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Qu'est ce que l'Ayurveda ?

La science de la vie

L'ayurveda est la médecine traditionnelle de L'Inde qui  est basée sur la théorie des 5 éléments, le Panchmhabhooti. Tout ce qui est vivant et mort dans l'univers et sur la Terre est composé d'une différente combinaison des 5 éléments, Terre, Eau, Feu, Air, Akhasha. Ainsi tout est potentiellement une médecine pour l'homme qui peut trouver l'équilibre à travers l'harmonisation des 3 bioénergie (Vata, Pitta et kapha) qui sont une combinaisons de 2 éléments. La prévention des maladies, mais aussi leur traitement à travers l'alimentation adaptée à la constitution de naissance et au déséquilibre, l'herboristerie et l'hygiène de vie, les cures de rajeunissement pour éviter la maladie en utilisant le potentiel de son environnement.

Origines de l'Ayurveda

Les origines de l'Ayurveda remonteraient aux Vedas, un ensemble de textes révélés très anciens datant de la période védique (IIe millénaire av. J.-C.). Le Veda (au singulier) — c'est-à-dire la Connaissance — est divisé en quatre Vedas: le Rig-Veda, le Yajur-Veda, le Sama-Veda et l'Atharva-Veda. De plus, chaque Veda possède un Upaveda, un « Veda subordonné », l'Ayurveda étant le Veda subordonné de l'Atharva Veda.

L'Ayurveda, comme l'ensemble des Vedas, est dit nityam et apaurusheyam (littéralement : éternel et non créé par l'homme — donc « révélé »). À l'origine, les principes de guérison exposés dans l'Atharva-Véda reposaient essentiellement sur le son ou la parole. Les hymnes étaient alors des moyens de guérison et leur simple récitation avait, selon le texte, le pouvoir de soigner toute chose et n'étaient pas basés sur une médication.

Les six Samhitas de l'Ayurveda

 

Une statue de Charaka, auteur de la Charaka Samhita

La littérature ayurvédique se diviserait en six Samhitas (« traités » ou « collections », qui prennent chacun le nom de leur auteur. Les trois premiers, dont les auteurs sont Charaka, Sushruta et Vagbhata, sont les plus importants et forment la Bṛhattrayī, « les trois majeurs » de l'Ayurveda, tandis que les trois derniers forment la Laghutrayi, « les trois mineurs ».

Les trois majeurs

  • Charaka Samhita (IAST: Caraka samhita) : rédigé par Charaka, c'est le texte fondateur de l’Ayurveda. Sa datation est incertaine mais il aurait été composé avant notre ère. Il traite principalement du diagnostic et du traitement des maladies par la médecine interne (Kaya Chikitsa).

  • Sushruta Samhita : traité de chirurgie (en sanskrit : Shalya Chikitsa) rédigé par Sushruta, c'est le deuxième texte le plus important de l'Ayurveda. Il aurait également été rédigé avant notre ère.
    Le plus ancien document écrit rapportant les travaux de Sushruta est le Manuscrit Bower — daté du IVe siècle. Ce dernier cite directement Sushruta et est d'un intérêt particulier pour les historiens en raison de l’importance de la médecine indienne et de ses concepts en Asie centrale.
    Dwivedi & Dwivedi, dans History of Medicine : Sushruta, the Clinician-Teacher par Excellence (2007), écrivent au sujet de Sushruta:

« La principale voie de transmission du savoir au cours de cette période a été la tradition orale. La langue utilisée était le sanskrit - le sanskrit védique de cette période (2000-500 av. J.-C.). La plus authentique compilation de ses enseignements et de ses travaux est actuellement disponible dans un traité appelé Sushruta Samhita. Il contient 184 chapitres et la description de 1 120 maladies, 700 plantes médicinales, 64 préparations de substances minérales et 57 préparations à base de substances animales. »

  • Vagbhatta Samhita : considérée comme une présentation organisée et structurée de la connaissance présentée dans la Charaka Samhita et la Sushruta Samhita, ce résumé simplifié des deux premières compilations est encore utilisé aujourd'hui dans de nombreuses universités indiennes.

​     Les trois mineurs

  • Madhava Nidana Samhita : couvre la classification des maladies et de leurs symptômes

  • Sharngadhara Samhita : contient la description des préparations ayurvédiques utilisées au cours du Panchakarma (IAST: Pañcakarma) et détaille les étapes du diagnostic par le pouls

  • Bhava-Prakasha Samhita : en plus de 10 000 vers, détaille les caractéristiques de nombreux aliments ainsi que de certaines plantes et minéraux.

Underwood et Rhodes en 2008 soutiennent, que cette première phase de la médecine traditionnelle indienne a identifié la fièvre (takman), la toux, la consomption, la diarrhée, l’œdème, l’abcès, les convulsions, les tumeurs et les maladies de peau (y compris la lèpre). Le traitement des affections complexes — y compris l’angine de poitrine, le diabète, l’hypertension artérielle et les calculs — ont également été pratiqués au cours de cette période, la chirurgie plastique, la chirurgie de la cataracte, la ponction pour l’évacuation des fluides contenus dans l’abdomen (ascite), l'extraction des corps étrangers, le traitement des fistules anales, le traitement des fractures, l’amputation, la césarienne et la suture des plaies étaient connus. L'usage des herbes et des instruments chirurgicaux s’est généralisé.

Le pèlerin chinois Fa Hsien (vers 337-422) a écrit sur le système de soins de santé de l’Empire des Gupta (320-550). Il a également décrit le processus de l'approche institutionnelle de la médecine indienne apparaissant dans les œuvres de Charaka qui mentionne une clinique et décrit son équipement. Madhava (700), Sarngadhara (1300), et Bhavamisra (1500) ont compilé des travaux sur la médecine indienne. Les ouvrages médicaux de Sushruta et de Charaka ont tous les deux été traduits en arabe au cours du califat des Abbassides (750). Ces travaux arabes ont fait leur chemin en Europe par leur intermédiaire. En Italie, la famille Branca de Sicile et Gaspare Tagliacozzi de Bologne se sont familiarisés avec les techniques de Sushruta.

Au cours des âges, l'Ayurveda a été conservé dans ses grands principes malgré les influences étrangères (grecques, chinoises, perses, tibétaines). Ce système est tombé en désuétude pendant plusieurs siècles à la suite des invasions musulmanes au nord de l'Inde à partir du VIIIe siècle. Parallèlement, l'Ayurveda est réapparu en Europe à la Renaissance. Avec les différentes colonisations européennes, surtout britannique, cette médecine a subi de nombreuses pressions, et fut interdite par les Anglais. C'est seulement avec l'Indépendance en 1947, sous l'influence du Mahatma Gandhi, que l'Ayurveda a de nouveau été reconnu.

Aujourd'hui, l'Ayurveda semble susciter plus d'intérêt pour son approche du bien-être holistique que pour son aspect médical (ce dernier se développe de plus en plus et la recherche médicale est en cours.

Principes de base

Le but de l'Ayurveda est triple : le maintien de la santé, la guérison des maladies et la réalisation de soi. L'Ayurveda décrit l'être humain comme étant composé des cinq Mahabhutas (IAST : mahābhūta, les cinq éléments), des trois doshas (les énergies de base du vivant), des sept dhatus (les tissus) et des seize shrotas (les canaux qui véhiculent les doshas à travers tout l'organisme).

Les Mahabhutas

Les mahabhutas sont les cinq grands « éléments » qui formeraient l'univers tout entier y compris le corps humain:

  • Akasha (IAST: Ākāśa) : l'espace

  • Vayu (IAST: Vāyu) : l'air

  • Agni ou tejas : le feu

  • Jala ou Ap: l'eau

  • Prithivi (IAST: pṛthivī ou pṛthvī): la terre

Selon l'Ayurveda, nous ferions partie intégrante du cosmos et les éléments primordiaux qui constituent l'univers nous imprègnent également en tous points. Ces cinq éléments ne devraient pas être compris au sens littéral mais représentent les notions d'espace, de mouvement, de chaleur, de flux et de solidité.

Les Doshas

 

Les doshas de l'Ayurveda et les cinq éléments dont ils sont composés.

Les doshas sont les trois énergies fondamentales dont l'équilibre assure la santé :

  • Vāta : l'énergie cinétique ;

  • Pitta : l'énergie de transformation ;

  • Kapha : l'énergie de cohésion.

Ces forces sont présentes à des degrés différents chez chaque individu. Cette doctrine des trois doshas — ou humeurs — est primordiale. Le ou les doshas dominants d'un individu déterminent ses tendances ainsi que ses forces et ses faiblesses. Le vaidya, le médecin ayurvédique, conseille au patient un style de vie en accord avec sa prakriti — sa constitution ayurvédique, mélange des trois doshas — notamment un régime qui lui est bénéfique en l'harmonisant avec l'univers.

Les trois doshas sont composés des cinq Mahabhutas (éléments) :

  • Vāta : Ether et air (mouvement)

  • Pitta : Feu et eau (transformation)

  • Kapha : Terre et eau (cohésion)

Les constitutions dites doubles sont les plus fréquentes (par exemple Pitta - Kapha la plus fréquente en occident). Il est en effet rare d'être constitué d'un seul Dosha ou des trois (tridoshique).

Les Doshas déterminent l'aspect physique et psychologique de la personne.

Les dathus

Les dhatus sont les sept tissus principaux qui forment la trame du corps humain.

  • Rasa : le plasma

  • Rakta : le tissu sanguin

  • Mamsa : les muscles

  • Meda : les tissus adipeux

  • Asthi : les tissus osseux, le cartilage, les ongles, les poils et les cheveux.

  • Majja : la moelle osseuse et les tissus nerveux

  • Shukra : les tissus reproducteurs

Ils sont la masse du corps humain. Bien qu'importants au niveau structurel, ils ne sont pas directement impliqués dans la cause des maladies.

Les Shrotas

Les shrotas sont les seize canaux internes, grossiers et subtils, qui participent aux processus généraux d'assimilation et d'élimination en véhiculant les trois doshas.

Le plus grand shrota est le système digestif tandis que d'autres ne se voient qu'au microscope, dans les cellules individuelles, où ils se révèlent poreux. D'autres encore n'agissent qu'aux niveaux moléculaires, atomiques et sub-atomiques.

La médecine moderne ne connaît que trois de ces shrotas : l'anna vaha shrota (le système digestif), le rakta vaha shrota (le système circulatoire) et le prana vaha srota (le système respiratoire).

Leur bon fonctionnement est considéré comme vital et leur dysfonctionnement, dû au déséquilibre des doshas, conduit à la maladie.

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